Un roman historique vient de se voir décerner le prestigieux prix du Goncourt 2011. Découvrez l’art français de la guerre, premier roman d’Alexis Jenny.
L’histoire de l’art français de la guerre
Le narrateur, militaire, participe à la première guerre du Golfe. Face au quotidien de soldat, miné par des problèmes personnel, il s’enfonce peu à peu dans la dépression. Mais une rencontre va bouleverser la donne. Il rencontre Victorien Salagnon, vieux briscard qui a été de toutes les guerres depuis des décennies, mais aussi, fait remarquable dans un monde qui ne laisse guère de place à la sensibilité, peintre talentueux et méconnu.
Salagnon revisite, fouillant dans sa mémoire personnelle, un demi-siècle de l’histoire de France sous une perspective martiale : Seconde guerre mondiale, combats d’Indochine et désastre de Diên Biên Phu, « évènements » d’Algérie, ce sont tous les grands conflits majeurs de l’histoire contemporaine française qui resurgissent des souvenirs d’un vieil homme. Une amitié naîtra entre ces deux hommes que plusieurs générations séparent, deux univers différents et pourtant proches, qui se télescopent dans les dunes de sable du désert irakien.
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Pourquoi faut-il le lire ?
La victoire de L’art français de la guerre au Goncourt 2011 était prévisible. Ce n’est pas forcément sur la qualité littéraire (forcément au rendez-vous) que s’opère le choix final, mais sur d’autres motivations qui s’inscrivent dans des dimensions sociales, voire politiques, ainsi que certains calculs plus partisans.
L’art français de la guerre est le reflet des préoccupations de notre temps, à une époque où la question de la participation française en Afghanistan se pose, et dans une société qui, de plus en plus, s’interroge sur son passé, se sent investi d’un devoir de mémoire et de reconnaissance de ses choix passés. Interrogations légitimes, quand la suprématie occidentale vacille, et quand le monde se prépare à un nouvel équilibre des forces. La remise en cause n’est plus seulement politique, géographique ou économique, elle est aussi historique et culturelle.
À ce titre, L’art français de la guerre participe au débat en refusant justement de s’en mêler. Alexis Jenni, professeur de biologie dans la vie « civile », qui pour son premier livre a le privilège d’être publié dans la collection NRF de Gallimard, nous livre ici un roman où les hommes sont au centre du récit. Pas les hommes de cabinet, ni les historiens ou les puissants… Non, ceux qui essaient de tracer leur vie, de trouver leur petite place dans une société qui les dépasse.
