Les 5 plus beaux villages des Hautes-Pyrénées
Entre soleil et montagne, partez à la découverte des plus beaux villages des Hautes-Pyrénées : visitez des cités médiévales perchées, des villages de montagne et d’anciennes bastides au cœur des vignes.
1. Bagnères-de-Bigorre

À l’orée de la vallée de Campan, Bagnères-de-Bigorre s’est développée au coeur d’un paysage verdoyant. Les façades anciennes et colorées contribuent à créer une atmosphère sereine, marquée par des siècles d’histoire. Dès l’époque romaine, la cité est réputée pour ses eaux thermales, alors connues sous le nom d’Aquae Convenarum. Ces sources chaudes, qui jaillissent encore aujourd’hui dans les Thermes de la Reine et les Grands Thermes, attirent depuis l’Antiquité de nombreux curistes, des anonymes aux artistes et aux têtes couronnées.
Au Moyen Âge, la ville se développe autour de son abbaye et de ses moulins, tandis que les conflits féodaux la placent souvent au cœur des rivalités entre les comtes de Bigorre et les seigneurs des vicomtés voisines. De cette époque subsistent quelques traces discrètes, dont les vestiges du cloître de Saint-Jean ou les ruelles pavées du vieux centre.
Au XIXe siècle, Bagnères devient une station thermale et climatique à la mode. Les élites de toute l’Europe s’y pressent, transformant la ville en une destination incontournable, au même titre que les grandes stations balnéaires du littoral Atlantique ou de la Côte d’Azur. Les villas de la Belle Époque et le casino témoignent encore de cette opulence et de cette popularité. Aujourd’hui, la cité conserve ce charme discret, entre fontaines anciennes, panorama pyrénéen et souvenirs d’un passé fastueux.
Crédit Photo : Florent Pécassou – Wikimédia Commons (CC BY-SA 4.0)
2. Luz-Saint-Sauveur

Adossée aux versants escarpés du Pays Toy, Luz-Saint-Sauveur mêle traditions montagnardes authentiques et identité historique affirmée. L’histoire du village est intimement liée à celle de l’Ordre des Templiers, qui se sont établis ici et ont laissé une trace indélébile de leur passage. Vous pouvez notamment admirer une magnifique église fortifiée construite par les Templiers, érigée au XIIe siècle et ceinte de murailles pour protéger les habitants des pillards et des crues de la rivière.
La cité est toujours dominée par les ruines du château Sainte-Marie d’Esterre, dont les origines remontent au Xe siècle. Sa construction a été décidé par le comte de Bigorre, Centule III, pour protéger ses fiefs.
Luz s’illustre également par son attachement à l’Empire : Napoléon III, séduit par les eaux thermales de Barèges toutes proches, séjourne plusieurs fois à Luz. C’est sous son impulsion que sont construits le pont Napoléon, un spectaculaire ouvrage jeté au-dessus des gorges du gave de Gavarnie, et la route thermale qui relie les vallées.
Le village conserve une atmosphère à la fois rude et accueillante, avec ses maisons en pierre, ses linteaux sculptés et l’hospitalité de la population locale. Point de départ vers les cirques classés de Gavarnie et de Troumouse, Luz incarne à merveille cette alliance entre patrimoine, histoire et nature.
Crédit Photo : Jean-Christophe BENOIST – Wikimédia Commons (CC BY 3.0)
3. Loudenvielle

Bordé par un charmant lac, Loudenvielle est un paisible village au cœur de la vallée du Louron, composée de pâturages et de crêtes boisées. Son nom, issu du latin locus dominicella (lieu de la petite dame), évoque une seigneurie médiévale et laisse entrevoir la présence ancienne de terres religieuses.
Peuplée dès le haut Moyen Âge, la vallée accueille depuis des temps immémoriaux une société pastorale dont témoignent aujourd’hui encore des granges, des chemins muletiers et des édifices religieux. L’église de Loudenvielle, dédiée à Sainte-Marie-Madeleine, date du XIIe siècle : avec son clocher mur, ses modillons sculptés et son enfeu intérieur, elle offre un témoignage précieux de l’art religieux pyrénéen.
Plus qu’un simple village, Loudenvielle est un condensé d’histoire montagnarde. Les traditions liées à la transhumance, les fêtes locales en l’honneur des saints protecteurs, la mémoire des forgerons ou des porteurs d’eau ressurgissent à chaque ruelle. Aujourd’hui, le cadre naturel enchanteur du lac, les bains thermoludiques et les sentiers de randonnée renforcent cette impression d’un lieu où les siècles dialoguent en harmonie.
Crédit Photo : Sotos – Wikimédia Commons (CC BY-SA 4.0)
4. Sarrancolin

Sarrancolin, aux confins des Hautes-Pyrénées et de la vallée d’Aure, a conservé une âme héritée d’un temps ancien. Habité dès l’Antiquité, le site est mentionné pour la première fois dans des documents carolingiens sous le nom de Sarrancolinis. Sa position stratégique a contribué à sa prospérité, le village devenant un carrefour commercial important dès le Moyen Âge.
L’histoire de Sarrancolin se lit également dans son patrimoine religieux et industriel. Son église abbatiale romane, fondée au XIe siècle, impressionne par la richesse de ses chapiteaux sculptés et la hauteur de sa nef. Le marbre extrait à proximité, connu depuis l’époque gallo-romaine, est d’une qualité exceptionnelle : les rois de France eux-mêmes le feront venir à grands frais pour orner les palais de Versailles et du Louvre.
Au fil des siècles, le village devient un lieu prospère : les maisons de maîtres, les anciens ateliers et les ponts de pierre en sont les témoins muets. En déambulant dans ses ruelles tortueuses, vous sentirez encore le souffle des pèlerins de Compostelle, des carriers et des hommes de foi. Sarrancolin n’est pas seulement un village : c’est un lieu vivant, fier de son passé et tourné vers l’avenir.
Crédit Photo : Sotos – Wikimédia Commons (CC BY-SA 4.0)
5. Vielle-Aure

À deux pas de Saint-Lary-Soulan, Vielle-Aure s’accroche aux pentes douces de la vallée d’Aure, dans un écrin de verdure. Son nom même — Vetus Aura — trahit une origine ancienne, sans doute antérieure au premier millénaire. Le village prospère au Moyen Âge grâce à son rôle de relais sur la route du col d’Azet et à la vitalité de son terroir.
Le cœur du bourg est dominé par l’église Saint-Barthélemy, remarquable édifice roman agrémenté de sculptures naïves et de chapiteaux évoquant des scènes bibliques. L’architecture civile conserve aussi les traces du passé : maisons à colombages, portails armoriés, fontaines anciennes et chapelles de caractère telles que la chapelle Saint-Antoine-de-Padoue.
Lieu de passage autant que de repli, Vielle-Aure fut longtemps un centre d’échanges entre vallées et a accueilli foires, marchés et pèlerinages. Son patrimoine est aujourd’hui mis en valeur par une politique de restauration discrète, qui respecte l’esprit des lieux. Enveloppé dans l’atmosphère paisible des contreforts pyrénéens, le village conserve cette identité rare : celle d’un monde rural profondément enraciné dans l’histoire, encore vivant sous les pierres et les cimes.
Crédit Photo : Père Igor – Wikimédia Commons (CC BY-SA 3.0)