Hubert Prolongeau, avec son roman historique Le baiser de Judas, tente de réhabiliter ce douzième apôtre considéré comme un traître par de nombreux chrétiens. 

L’Histoire du baiser de Judas, d’Hubert Prolongeau

Judas, dans le langage populaire, est associé au traître. À celui qui renie, qui abandonne toute fidélité par cupidité. Pour 30 deniers, le salaire de la honte et de la vilenie, Judas a vendu le Christ. Mais tous ne partagent pas cette vision d’un personnage entré autant dans l’Histoire que dans l’imaginaire collectif.

Pour Hubert Prolongeau, judas n’a pas trahi Jésus pour de l’argent. Il aurait eu d’autres motivations, et aurait porté par de plus nobles aspirations qu’une poignée de monnaies. Pourquoi le Christ a-t-il fini sur la croix ? Il défiait l’autorité romaine, et dérangeait l’ordre hébraïque établi par ses idées subversives. Et si Judas avait été un résistant, partisan de la vision de Jésus, mais qui aurait fini, à force de mésententes, et opter pour une scission ouverte ?

Pourquoi faut-il le lire ?

Il est toujours intéressant de découvrir d’autres visions sur le personnage ambivalent et complexe de Judas. Celle d’Hubert Prolongeau a pour qualité d’offrir une vision originale, axée non plus sur la simple querelle théologique mais sur une dimension plus politique. Car on oublie trop souvent que le Christ apparaît dans un contexte particulièrement troublé, et que certains ne voyaient pas en lui le Fils de Dieu, mais un libérateur qui chasserait l’occupant romain et instaurerait un nouvel âge d’or.

Le baiser de Judas tiendra en haleine le lecteur de la première à la dernière page, et on finira par adhérer, du moins tout au long de la lecture, à cette vision nouvelle sur l’apôtre qui donna le dernier baiser au Christ.

Note : le livre a gagné le Prix Jean d’Heurs du Roman Historique.