Le Covid-19 sème la panique dans le pays, avec des mesures drastiques comme la fermeture des crèches, écoles, universités, le recours massif au télétravail, et des scènes que l’on pensait appartenir au passé, avec des gens prêts à en venir aux mains pour une boîte de conserve, un flacon de gel hydroalcoolique ou du papier toilette. Si les populations ont la mémoire courte, l’Histoire n’oublie pas. Découvrez quelques-unes des grandes épidémies qu’on vécut nos ancêtres ces deux derniers siècles.
Les épidémies de choléra du XIXe siècle
Le choléra est une maladie provoquée par l’ingestion d’une bactérie, le vibrio cholerae. Celle-ci provoque des diarrhées d’une rare violence, conduisant à une déshydratation extrême et à la mort. Particulièrement active au XIXe siècle, à une époque où les méthodes d’assainissement de l’eau et l’hygiène étaient inexistantes et insuffisantes, elle a provoqué sept pandémies :
- 1817-1824
- 1829-1837
- 1840-1860
- 1863-1875
- 1881-1896
- 1899-1923
La France a payé un lourd tribut au choléra : la deuxième pandémie fera à elle seule plus de 100 000 morts en 1832 en France, en seulement six mois, selon Métronews. Les grandes villes sont particulièrement touchées, comme Paris qui compte plus de 19 000 décès en 1849. Selon le professeur Georges François, près de 18 000 Marseillais sont morts du choléra entre le XIXe siècle et le début du XXe siècle
La grippe espagnole
Si le choléra a sombré dans l’oubli, la grippe espagnole (ou grippe de 1918) est plus présente dans nos mémoires. Apparue en septembre 1918, dans une situation sociale et géopolitique très compliquée, elle a fait plus de 50 millions de morts jusqu’à mai 1919, dont 165 000 victimes en France selon Le Figaro.
Le VIH
Avec un mode de propagation plus contrôlable, car lié essentiellement aux relations sexuelles, et dans une moindre mesure au sang contaminé, le VIH a tendance à ne pas être perçu comme une pandémie. Pourtant, l’épidémie du Sida a touché depuis son début, jusqu’en 2018, 75 millions de personnes. En 2016, près de 40 millions de personnes sont mortes du Sida depuis le début de l’épidémie, soit pour donner un ordre de grandeur près des deux tiers de la population.
Si l’amélioration des traitements permet de sauver des vies, 500 personnes sont encore mortes du VIH en France en 2017.
Et le Covid-19, dans tout ça ?
Le Covid-19, en lui-même, a un taux de mortalité relativement faible : 3%. Ce taux est peut-être surestimé, car de nombreuses personnes peuvent spontanément guérir. La maladie touche plus particulièrement les personnes âgées ou avec des fragilités respiratoires ou cardiovasculaires : à moins de 0,2% chez les personnes de moins de 40 ans (1 personne sur 500), le taux de létalité grimpe à 15% chez les octogénaires. Au 13 mars, à l’heure où cet article est écrit, le Covid-19 a tué 69 personnes en France.
Ce n’est pas tant le taux de mortalité qui inquiète, mais la contagiosité de la maladie, très élevée. Les systèmes de santé modernes peuvent aider et soigner une majorité de personnes, mais un pic épidémique brutal entraînerait une saturation du système : les équipements, notamment les respirateurs, seront en nombre insuffisant pour apporter des soins efficaces à toutes les personnes contaminées.
Quelle que soit l’issue de cette épidémie, l’Histoire nous apprend à relativiser et à ne pas céder à l’hystérie et aux propos alarmistes des journalistes . Des mesures d’hygiène appropriées suffiront à réduire l’intensité du pic épidémiologique : en prenant en compte le contexte, nous sommes (très) loin d’une comparaison avec les pandémies de choléra ou la grippe espagnole !