Lire en prison

Les autorités brésiliennes tentent une expérience pilote novatrice : proposer une réduction de peine en échange de la lecture d’un livre.

Ainsi, dans quatre prisons fédérales qui souffrent d’une grave surpopulation carcérale, une opération originale et a priori bien pensée est lancée : en lisant certains livres de la première à la dernière page, des détenus profiteront d’une remise de peine de quatre jours.

Le dispositif a été verrouillé, et l’éligibilité à la remise de peine repose sur des règles strictes. Les livres devront être choisis parmi une sélection d’oeuvres philosophiques, scientifiques, littéraires ou classiques et être lus en moins de quatre semaines. Afin de prouver leur bonne foi, les détenus devront rédiger à chaque fin de lecture une dissertation d’une qualité minimale, avec un texte intelligible et mis en forme. Un détenu pourra renouveler l’expérience douze fois au maximum dans l’année, sa réduction de peine ne dépassera pas alors

« La rédemption par la lecture » concerne pour l’instant quelques détenus seulement, sélectionnés par une commission créée pour l’occasion.

Des interrogations subsistent néanmoins : disposeront-ils des infrastructures et de l’environnement nécessaires à la lecture véritable d’un ouvrage, quel qu’il soit ? Sera-t-il possible de tricher, et confier à un autre le soin de la rédaction ? Ou lire un résumé de l’oeuvre pour rédiger une dissertation du niveau minimum requis ?